Taram
Boyle est un auteur engagé contre l’homophobie. Partenaire de
l’association Le Refuge, il publie « Un Amour de soumis », son cinquième
roman érotique gay et répond aux question de La Gay Life.
Bonjour Taram, ton nouveau roman sort un peu des sentiers
battus et de l’univers sentimental auquel tu nous as habitués. Pourquoi
ce choix ?
Tous mes livres traitent de l’acceptation de soi. Si certains gays
sont victimes d’homophobie, nous ne sommes pas tous tendres envers
nous-mêmes. Ce nouveau roman décrit les fantasmes d’un jeune gay qui
rêve d’appartenir à l’homme qu’il aime. En fait, c’est une histoire
d’amour, avec un érotisme permanent. Ce roman est très chaud et en a
choqué plus d’un. Mais l’idée est de dépasser les clichés et de
comprendre ce qui motive nos fantasmes.
Tu as passé une longue période sans écrire, avant de revenir
avec « L’Amour suprême » qui est un succès. Tu as connu une panne
d’inspiration ?
J’étais démotivé, car la littérature gay a peu de visibilité. D’un
côté il y a les gays mainstream qui ont leurs entrées dans les médias et
de l’autre, des centaines de petits auteurs bons ou mauvais, qui
semblent prêts à tout pour attirer la lumière. Je suis écrivain, pas
commerçant ou VRP. On ne vend pas des livres comme des sextoys. Ce sont
les lecteurs qui m’ont demandé de réécrire pour eux. Cela m’a
extrêmement touché. J’ai la chance d’avoir de vrais fans. C’est
merveilleux pour un auteur de pouvoir échanger, d’être désiré et
attendu. Mais c’est aussi une grande responsabilité. J’ai réalisé que
mes livres donnaient de l’espoir et que leurs messages bienveillants,
d’acceptation de soi et des autres, étaient entendus et apportaient du
réconfort. C »est à partir de là que j’ai repris la plume, juste pour
eux.
Qu’est-ce qui t’a inspiré « Un Amour de soumis » ?
L’an passé j’ai interviewé plusieurs dizaines de gays anonymement, à
propos de leurs fantasmes. J’étais le premier surpris à découvrir la
richesse et l’imagination de certains d’entre nous. Les gays ont la
chance de pouvoir développer des sexualités denses et créatives, un peu
comme des jeux de rôles, des défouloirs ou des récréations. J’en ai
conservé quelques uns, en retirant tous les aspects glauques ou
négatifs. Mes livres sont comme des sucreries, je ne veux donner que du
plaisir et libérer le lecteur. Ce roman est le résultat d’un long
processus.
Si vous le souhaitez,vous pouvez lire le début ici.
Merci beaucoup à Taram Boyle pour cette interview.
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